jeudi 2 juillet 2009

LE FILM DE GENRE N'EST PAS MORT

Ce dont les gens ne se rendent pas toujours compte, c'est qu'il bien plus compliqué de réaliser un film de genre spécifique que n'importe quel autre film. Méfiez vous, un film d'horreur sang ketchup, c'est des semaines de travail, une comédie musicale disco, ce sont des mois entiers. C'est d'ailleurs pour cela que l'on trouve beaucoup plus de navets dans ces genres ci. Il souffre d'une mauvaise réputation, stéréotypé, moqué, le film de genre est idiot, enfantin, peu réaliste, le film d'horreur tourne le plus souvent au ridicule, la comédie musicale est réservée aux gays. C'est pourtant le fantasme de tous les cinéastes : réaliser un bon film de genre. Le plus souvent ils laissent tomber, ou en réalisent un très mauvais... Il est temps de rendre hommage aux films de genre dont les bons se comptent sur les doigts de la main.

FILMS D'HORREURS

--->SUSPIRIA (1977) Dario Argento
-Pitch : Suzy, une jeune américaine est acceptée dans un célèbre institut de danse en Suisse. Alors qu'elle s'apprête à rentrer dans le bâtiment, elle surprend une jeune femme visiblement effrayée qui s'enfuit de l'institut, celle ci essaye de lui parler, mais la pluie torrentielle couvre sa voix. Dès les premiers jours, Suzy remarque que quelque chose ne tourne pas rond ici, de plus, le lieu demeure trés étrange et inquiètant. Plusieurs de ses camarades sont assassinées mystérieusement et la directrice ne semble visiblement pas s'en soucier. Suzy même l'enquête, jusqu'à se retrouver nez à nez avec une sorcière.
-Pourquoi c'est culte : En plus d'exceller dans le genre surnaturel, dario Argento manie avec perfection tout ce qui entoure et nourrit le film, entre autre, le décor, superbe et glaçant à la fois, il tient une place très importante dans le film, la bande son des géniaux de Goblin composée avant même que commence le tournage, celle ci porte merveilleusement le film et semble bien plus aboutie que celle de l'exorciste par exemple (qui craint par ailleurs).
-Best moment : Les 6 dernières minutes, comme stipulé dans la bande annonce, ou Suzy se retrouve contre sa volonté dans la chambre de sorcière soupir, cette gourde fait tomber un vase, la caméra filme en travelling le mouvement d'une boule, roulant par terre et se heurtant au lit de la démoniaque "WHO'S THERE??" ,brrrrr!
-Best watched when : Quand on à envie de voir un film scary mais beau, mais bon ne vous attendez pas à flipper sa mère, ca reste un film des années 70 avec du sang rouge fushia et du mauvais maquillage...

--->TEXAS CHAINSAW MASSACRE (1974) Tobe hooper
-Pitch : Une bande de jeunes font un road-trip à travers les états-unis, ils s'arrêtent alors dans le pire état qui soit : le Texas, où grouillent des familles entières de cannibales. Un sur quatre sortira vivant (enfin c'était limite pour la dernière quand même).
-Pourquoi c'est culte : Ce film, c'est l'horreur absolue. Une descente en enfer, le pire cauchemar que l'on puisse imaginer. Les 20 dernières minutes sont apocalyptiques, insupportables, immondes. Imaginez vous dans une maison meublée d'os humains, à la table d'une famille de cannibales, vous montez à l'étage, vous tombez sur des cannibales, vous sautez par la fenêtre, encore des cannibales... Certains remarqueront l'absence de scénario, mais c'est justement ce qu'a voulu le réalisateur, qu'il n'y ait ni histoire, ni compassion, ni pitié, ni répit. Le film a une surprenante portée psychologique, quelque chose que l'on ne retrouve pas dans d'autres films gore. Interdit en France à sa sortie, massacre à la tronçonneuse a engendré de nombreuses suites et remake en tout genre, ne cherchez pas, celui la est l'unique, l'original, le seul.
-Best moment : La fin of course, Leather face brandit de rage son engin phallique sous un coucher de soleil, brrrr!
-Best watched when : Quand on fait des études de cinéma, ou quand on est tout simplement curieux et qu'on veut voir ce qui est à l'origine d'absolument tout les films gores de ce siècle (c'est notamment le film culte d'Alexandre Aja, le réalisateur français de films d'horreur). Si vous cherchez un film à regarder entre potes, passez votre chemin (encore), ce qui est effrayant n'est pas forcément visuel ,vous l'apprécierez mieux seul(e).

--->LAST HOUSE ON THE LEFT (1972) Wes Craven
-Pitch : Mari vient d'avoir 17 ans, accompagnée de sa meilleure amie, elles se rendent à un concert. Sur le chemin leur vient l'idée de fumer de l'herbe, elles se mettent alors à la recherche d'un dealer. Elles n'auraient pas dû...
-Pourquoi c'est culte : Le mode narratif du film est assez surprenant, Wes Craven ironise, mélange les genres, on hésite entre rire ou pleurer, rire ou crier. La bande de sérial killers se montre d'une perversion et d'un sadisme inoui, vers la fin, elle est prise à son propre jeu, tombant, par un sordide hasard, sur la maison des parents de la jeune précedemment violée et tuée. Le réalisme des émotions, de la rage, de la perversion est saisissant, mais contrebalancés par des moments de bouffonerie à la Benny Hill. Perniceux, choquant, traumatisant c'est le coup de maître de Wes Craven. Comme pour Massacre à la Tronçonneuse, le film est tourné avec des moyens dérisoires, et pourtant, en salles, c'est l'électro choc total.
-Best moment : Le début, jolie musique et voix off à la Walt Disney "Mari vient d'avoir 17 ans!", annoncia
teur de l'horreur à venir, brrrr!
-Best watched when : Quand on a des profonds (mais vraiment trés profonds) ressentiments pour une meuf et qu'on l'imagine à la place de Mari
-Bonus : La bande annonce qui répete en boucle "IT'S ONLY A MOVIE!"

More, more and more ---> Shining (1980) Kubrick; Halloween, la nuit des masques (1978) John Carpenter....

COMEDIES MUSICALES

--->
Singin' In The Rain (1952) Gene Kelly
-Pitch : Lina et Ron sont les stars hollywoodiennes du cinéma muet. Ron n'est pas un grand fou de son job et doute de son jeu d'acteur, Lina quand à elle, est simplette et doté d'un organe vocal difficilement apréciable. Ron rencontre alors une jeune femme d'esprit, dont il tombe amoureux. Lorsque que le cinéma parlant arrive, Lina et Ron se retrouve
nt bien emmerdés.
-Pourquoi c'est culte : Culte, culte, cultissime à souhait!! Merveille d'ingéniosité et de drôlerie, Singin' In the Rain n'a pas pris une seule et ne perd pas de son pouvoir "feeling good movie". Relatant avec humour un épisode véridique de l'histoire cinématographique : l'arrivée du cinéma parlant qui fût un vrai désastre pour les acteurs de cinéma muet (déja évoqué dans "Sunset Boulevard" de Billy Wilder). Les acteurs sont d'incroyables danseurs, la mise en scène est millémétrée au centimètre près, le résultat visuel est époustouflant et met une claque à tous nos minables effets spéciaux modernes.
-Best line : "What's wrong with the way I talk??"
-Bonus : Une scène de cascades (mattez à 3m20 secondes) qui a valut plusieurs hospitalisations à l'acteur et qui sûrment inspiré Matrix (sans dec!)



---> Cry Baby (1990) John Waters
-Pitch : Cry Baby est un jeune adolescent rebel des années 50 et comme son nom l'indique, il a la larme facile. Avec son gang : Pepper sa soeur, geule cassée, Wanda et Milton, ils terrorisent tout les square (les coincés) du lycée. Mais lorsque que Cry Baby tomber éperdumment amoureux d'Allison, une gentille fille, les deux clans vont devoir s'affronter.
-Pourquoi c'est culte : C'est la première fois que John Waters s'aventure dans le cinema mainstream (c'est usuellement un réalisateur de films trash), ce qu'on peut dire, c'est qu'il a du mal à se détacher de ses racines trash. Outre, le casting surprenant (Iggy Pop, Traci Lords dans le rôle de Wanda, ancienne actrice porno qui a été arrêtée pour avoir joué dans la majorité de ses films alors qu'elle était encore mineure) Cry Baby est complètement décalé, déjanté et drôle surtout! Je n'étais pas une grande fan de Johnny Depp avant de le voir, je le trouvais moyennent beau, moyennement bon dans son jeu d'acteur, le film m'a réconcilié avec lui, non seulement c'est un sacré beau morceau mais il sait aussi chanter et danser...! La trame a beau ne pas être d'une grande originalité, on se laisse très facilement porter.
-Best line : "I'm so tired of being good!'


--->WEST SIDE STORY (1961) Robert Wise
-Pitch : Dans les bas quartiers de New York, les sharks et les Jets s'affrontent régulièrement. Dans ce climat conflictuel se crée une histoire d'amour entre Maria, la soeur du chef des Sharks et Tony membre du gang des Jets.
-Pourquoi c'est culte : Quoi de mieux qu'un pitch Shakespearien pour une comédie musicale? West Side Story est souvent représenté comme LA meilleure comédie musicale du siècle avec Singin' In the Rain. On délaisse frou frou et petites chansonnettes joyeuses, West Side Story c'est la haine, la violence mais aussi l'amour, qui lui seul peut rendre l'homme meilleur. Véritable hymne pacifique (qui pourrait même être envisagé comme solution au conflit israelo-palestinien), WSS est porté par des interprétations magistrales et une brillante mise en scène. Les scènes de danse sont filmées de façon très novatrice pour l'époque, Robe
rt Wise réussi à associer l'espace théâtral et le cinéma et cela crée une véritable féerie sonore et visuelle. La fin est d'une beauté inouïe, une véritable claque, Maria pleure sur le corps de son bien aimé et revêt son châle de veuve sous fond de contrebasse en deuil, à chaque visionnage, l'émotion est restituée.
-Best line : "All of you, you've killed him, not with bullets and guns but with HATE!"

More, more and more---> Hairspray (2007) Adam Shankman; Grease (1978) Randal Kleiser; Sound Of Music (1965) Robert Wise


FILMS OVNIS

Antihéros, mélanges des genres, éclatement de la bulle narrative, dans le film ovni on est pas sûr d'avoir tout compris mais on veut le revoir...

--->PERSONA (1966) Bergman
-Pitch : Une actrice décide soudainement de rester muette, on ne sait pas trop pourquoi, ni la cause. Elle est hospitalisée et prise en charge par une infermière plutôt bavarde. Exilées dans une maison près de la mer, celles ci se livrent tour à tour, à leur façon.
-Pourquoi c'est ovniesque : Persona est un film psychologique complètement barré. Bergman expérimente ici la collision de deux femmes que tout éloigne mais que l'espace rapproche. Emotionellement éprouvant mais d'une subtilité rare, c'est également un film très esthétique tel une longue admiration du visage humain et de ses multiples facettes. C'est un film en noir et blanc et pourtant rien n'est noir ni blanc, les deux femmes sont vidées de leur substance le plus possible, elles cherchent des réponses, qu'elles ne trouveront pas forçément, elles ne font plus qu'une et puis se sépare pour de bon... Bergman dira de Persona qu'il n'est jamais allé aussi loin dans un de ces films.
-Best moment : Vers la fin, où dans un incroyable plan-montage, leur deux visages sont reliés



--->NAPOLEON DYNAMITE (2003) Jared Hess
-Pitch : Napoleon Dynamite est un geek dans le sens le plus profond du terme. Fan d'héroic fantasy et de guerriers médiévaux, il est frappé et moqué au lycée. A la mais
on, il vit avec sa grand mère et son frère de 32 ans qui semble être encore plus retardé que lui socialement. Un jour il rencontre Deb, une jolie brune qui ne le quitte des yeux et Pedro un mexicain pas trés bavard. Entre trouver une fille pour le bal de fin d'année, la candidature de Pedro au poste de président du lycée, l'arrivée de son oncle crétin Rico et le manque d'argent, Napoleon ne sait plus où donner de la tête...
-Pourquoi c'est ovniesque : Un succès quasi-inespéré au festival de Sundance projette Napoleon Dynamite dans toutes les salles d'amérique. Avec ses personnages et son humour décalés, le film est réellement plaisant à voir même si on ne sait pas trop pourquoi on rigole. Merveilleuse représentation de "l'amérique d'en bas" qui vit dans le passé (le film est censé se passer dans les années 2000 mais les personnages sont habillés comme en 1982) avec ses magasins miteux et ses longues routes désertes. Sans prétention, le film est habilement mené, on s'attache à ces personnages qui mènent une vie pourtant peu amusante.
-Best moment : La danse de Napoleon sur Jamiroquai, brrrr!

--->THE WICKER MAN (1973) Robin Hardy
-Pitch : Un policier reçcoit un jour une lettre anonyme provenant de l'ile de Summerisle stipulant qu'une certaine Rowan Morrison aurait mystérieusement disparu. Le policier mène l'enquête et découvre que les habitants de Summerisle ont de bien étranges rituels.
-Pourquoi c'est ovniesque : The Wicker Man est un film qui mélange les genres, quelque part entre le thriller, le documentaire, la comédie musicale et le film d'horreur. Le film se questionne sur des domaines multiples, autant la sexualité que la religion.
-Best moment : La fin où on découvre qu'en fait... SPOILER!!!

More, more and more ---> Les Beaux Gosses (2009) Riad Sattouf; Lili La Tigresse (1966) Woody Allen

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